Biographie

Paul Estier est un sculpteur autodidacte Suisse né en France en 1980, et passionné par l’acier depuis l’enfance. Il effectue des études d’agriculture, d’horticulture, d’élevage du cheval, de maçonnerie, de machinisme et de ferronnerie en Haute Savoie. En 1999, il s’installe en Suisse où vit sa famille paternelle. En 2000, il fait une formation en construction métallique et échafaudages à la Licorne, Yverdon. De 2001 à 2002, il travaille chez Étienne Krähenbühl, pour un stage professionnel de sculpteur. Dès 2003 et jusqu’en 2005, il travaille en entreprise en tant que constructeur métallique. 2005 marque un tournant dans sa vie d’artiste, car il installe son atelier de sculpture aux usines Leclanché d’Yverdon-les-Bains, et gagne ainsi son indépendance (jusque-là, il pratiquait son art de sculpture dans les ateliers où il travaillait, un jour par semaine ou en soirée). Dès lors, il se consacre à plein temps à la sculpture, en mettant entre parenthèse sa pratique du dessin et de la peinture. En 2008, il déménage son atelier et construit une forge, dans la nature à Fiez où il pratique actuellement. En parallèle de son activité artistique de sculpteur, il pratique la ferronnerie et la construction métallique et réalise de nombreux projets pour des particuliers ou pour des collectivités. En 2016, il équipe son atelier d’un four de verrier, après avoir découvert et s’être passionné pour le travail du verre, et dans le but de marier ce matériau avec l’acier. Cette année-là, il est sélectionné pour le Prix culturel EMOI, représenté par les autorités de la Région Nord vaudois et obtient le Prix de la Fondation CEPY. En 2018, il aménage un lieu a proximité de son atelier de sculpture pour pouvoir pratiquer à nouveau la peinture, travail qu’il a présenté lors d’une exposition personnelle en 2019. Artiste aux multiples facettes, sa pratique artistique évolue sans cesse au fil de sa curiosité et de ses explorations.

Réflexions

Albert Einstein n’était pas qu’un « super calculateur », il était philosophe. Sa capacité à rédiger des équations n’était rien sans l’intuition métaphysique nécessaire à orienter ses calculs. Il a surpassé les scientifiques de tous bords dans sa conception du « phénomène isolé » comme composante d’un « grand tout ». La matière est constituée d’atomes et le monde d’événements indépendants. Tous constituent l’ensemble, et que l’on regarde tour à tour l’événement isolé ou de plus loin le monde qui l’englobe, chaque point d’observation nous offrira une vision différente. Il s’agit pourtant toujours d’une seule et même réalité. Avant d’être un acquis scientifique, ce constat est une objectivité incontournable pour chaque être vivant. Changez votre position et vous verrez autre chose. La conscience humaine poussée au maximum de ses capacités atteint ses limites au moment où elle devrait pouvoir se trouver partout à la fois. J’en déduis que l’intelligence la plus efficiente serait celle capable d’englober le plus grand nombre de points de vue, afin d’en synthétiser une représentation générale se rapprochant au mieux de la réalité. L’imaginaire serait dans ce cas le tissu capable de faire le lien entre tous ces points de vue. Je pense que ce tissu, que je pourrais décrire comme l’espace à combler « par entendement » entre nos observations variables d’un seul monde, est notre bagage. C’est notre culture, nos références, nos réflexes et notre identité. Notre créativité. La politique, les religions et toute forme de volonté de prise de pouvoir tente formellement de s’approprier la créativité de chacun. Contrairement aux mensonges que l’on apprend aux enfants ou à toutes les formes modernes de combats démagogiques qui caractérisent le 21ème siècle, l’égalité des droits institutionnalisée n’a jamais été l’accès à la liberté. Fondamentalement, avoir tous les mêmes droits voudra toujours dire partager les mêmes interdits. La liberté se caractérise dans les différences que chacun cultive en développant sa créativité. Dans la diversité. Peu importe qu’une époque juge ou reconnaisse l’homosexualité, le droit des femmes, la conscience animale ou la mort assistée… Les 3/4 des êtres humains restent complexés et la souffrance est belle et bien présente. Maintenir l’attention du commun sur ces thèmes alimente le pouvoir. L’égalité des droits dans le discours est l’alibi du pouvoir. En revanche aucune valeur n’est attribuée à la créativité, l’originalité, l’innovation quand elle commence en soi. De nos jours toujours, c’est la reconnaissance populaire et l’enthousiasme majoritaire qui donnent sa valeur à la création. Et si l’on applaudit un travail chez l’artiste c’est bien plus souvent celui qui mène à la popularité que celui qui mène à l’œuvre… Quand j’écris que ce monde n’est pas encore libre je le fais plein d’espoir, plein d’envies. Je regarde ce que je fais, je me regarde le faire, je regarde ceux qui me regardent, et le monde où nous nous regardons tous ?
Paul Estier, 2025 /website by vision360 ↗